Et la lumière fut
Le 29/12/2017
© Arnaud Tracol - Marie Bastille
Baisse de moral et d’énergie, mauvais sommeil…, le manque de lumière, en particulier l’hiver, influe plus qu’on ne l’imagine sur notre bien-être. Alors ouvrez bien vos capteurs !
La lumière naturelle agit grandement sur notre rythme biologique et serait même, affirment certains spécialistes, un enjeu de santé publique. Selon le Dr Claude Gronfier*, neurobiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche (Inserm), le fonctionnement de notre organisme obéit à une horloge interne sur laquelle la lumière, puissant synchroniseur, joue un rôle majeur. Elle a une incidence sur les structures cérébrales non visuelles, impliquées dans la régulation de l’humeur, de la mémoire, de la cognition et même du sommeil. Une dérégulation de l’horloge peut être à l’origine de perturbations physiologiques. Ainsi, une trop faible exposition aux rayons lumineux a une incidence sur la production de mélatonine, l’hormone qui favorise l’endormissement, et peut même être cause de dépression saisonnière l’hiver.
Il existe des moyens très simples pour éviter d’en arriver là. « Sortir de chez soi, de préférence le matin, quand la lumière est la plus énergétique en température de couleur – la plus blanche et naturelle, en opposition à la couleur orangée du soir, moins stimulante – et pratiquer un peu d’activité physique, il n’y a rien de plus efficace pour retrouver le sourire et recaler son horloge biologique, indique le Dr François Duforez du Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu à Paris. Mais les gens se sédentarisent de plus en plus. Et cela concerne toutes les tranches de la population. » Autres solutions : faire entrer la lumière naturelle chez soi et l’optimiser (éviter le travail à contre-jour, orienter son plan de travail vers la fenêtre, etc.).
Traitement éclairé
Si elle vient à manquer franchement et que l’humeur reste maussade, à défaut d’agir sur l’horloge biologique, les huiles essentielles ont un effet sur la sphère sensorielle. « Les voies olfactives agissent sur notre capacité à lâcher prise, à se détendre », précise le Dr Duforez. Dans certaines pathologies comme la dépression saisonnière, la luminothérapie – à ne pas confondre avec un simulateur d’aube destiné à prévenir le cerveau que le jour se lève – peut être prescrite. C’est un traitement médical antidépresseur réalisé avec une lampe à LED qui tient compte de la longueur d’onde, de la durée et de la période d’exposition. Effets indésirables connus : « Une saturation à l’éclairage, source de maux de tête. Mais, s’agissant d’un traitement encadré, ce type de risque est quasi nul. À déconseiller toutefois aux personnes présentant des pathologies oculaires évolutives », insiste le Dr Duforez.
* In Chronobiologie : les 24 heures chrono de l’organisme, décembre 2013, rhone-alpes-auvergne.inserm.fr
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